Quarashi

Quarashi - Baseline lyrics

De grands cieux gris inquiets

Clouent le jour balnéaire au sol.

L'homme avance parmi les dunes

Il chemine en se balançant

Il se souvient du Music Hall

Du long couloir en entonnoir

Où la foule se dévidait

Les robes ne tenant qu'à un fil

Et le trottoir mouillé, mouillé.

Il avance parmi les dunes

Gomina battue par le vent

Il pense qu'il est huit heures du soir

Et qu'il circule dans le couloir

Où les épaules bruissent en glissant

La foule se place au coeur des dunes

La mer applaudit bruyamment.

« Tu ne sais pas lui dire adieu »

Lui a-t-elle dit hier au soir

« Tu n'verras pas si je pars

Ma route ne passe pas par tes yeux

Dans ta tête, c'est huit heures du soir

A jamais, ici ou ailleurs

C'est le velours du grand couloir

Qu'on trouverait, si on t'ouvrait le cœur ».

Au Casino qui toise les dunes

S'éveillent les machines, hoquetant,

Quelques orphelins de la lune

S'attèlent déjà consciencieusement

A cumuler de l'infortune

Un grand café serré l'attend

Près des machines qui cliquètent

En entrant, il voit la moquette

Et il voit des lumières d'avant.

« Tu ne sais pas leur dire adieu

Ni à ces grandes lettres rouges

Ni au désordre des entractes

Ni aux rideaux qui vont flottant

Tu te souviens du Music Hall

De rires et de gorges serrées

Et du froissement des épaules

Et dehors, le trottoir mouillé ».

Boulevard maritime, la maison

Au cœur d'autres maisons muettes

Bouches closes une fois l'été passé

La table mise, la femme fluette

L'assiette qu'il n'y a qu'à réchauffer

Et l'hier soir qui vibre encore

Des quelques vérités brassées

Il lui pardonne sans un effort

C'était trop vrai pour le toucher.

Ils s'embrassent, elle part travailler

Elle a le pardon du fantôme

Et l'espoir indéboulonné ;

L'amour se cabre dans le hall

Où le souvenir l'a condamné

Avec la grande tristesse bravache

Des fins de soirées déglinguées

Où les vêtements font relâche

Et le cœur est déshabillé.

Et sous les cieux gris qui s'inquiètent

Dans les dunes ou au Casino

Parmi les machines qui hoquètent

Il regarde, il voit des cerceaux

De feu qui brunissent la moquette

Et il voit tomber des rideaux

Des mains qui claquent dans la tempête

Au dehors.

Et il voit les lettres

Rouges, et le couloir cramoisi

Et tout le possible des nuits

Qui s'affiche, rouge, en toutes lettres

Et rien de tout ça n'est fini

L'amour s'y niche, inentamé

Et tous les adieux s'y empêtrent

Comment dire adieu à la vie ?

Il se souvient du music hall

Du long couloir en entonnoir

Où la foule se dévidait

Les robes ne tenant qu'à un fil

Et le sable mouillé, mouillé.

(Merci à Jeremy pour cettes paroles)

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